St-Légier - La Chiésaz - Agriculture et forêts
Jusqu'à la fin de la guerre, dans les années 1940, une majorité de la population vivait des produits de la terre. on comptait une cinquantaine d'agriculteurs, la plupart avec un petit domaine, un peu de bétail et souvent quelques petits parchets de vignes.
Tout le travail se faisait à bras et avec des chevaux, parfois des bœufs, jusque vers 1950. Il y avait trois laiteries à St-Légier - La Chiésaz (lieu de coulage où chaque producteur livrait son lait). En 2000, ils ne sont plus que deux producteurs de lait.
En 2010, on compte encore neuf agriculteurs qui produisent surtout des céréales et du bétail de boucherie. les surfaces agricoles ont fortement diminué. Le passage des autoroutes A9 et A12 a fait perdre à nos agriculteurs des surfaces considérables de belles terres cultivables. Trois domaines ont été rayés de la carte, sacrifiés sur l'autel des voies de communication: les fermes de La Retraite à Hauteville, de La Veyre et de la Tuilière.
A la fin du XXe siècle, l'évolution de l'agriculture en Suisse, en Europe, puis la mondialisation posent de nouvelles conditions pour nos agriculteurs. Le manque de surfaces cultivables et les difficultés d'accès à des parcelles trop petits rendent la production peu rentable.
Quelques producteurs s'expatrient afin de pouvoir augmenter leur capacité de production, objectif impossible chez nous. En saison, les éleveurs se regroupent pour déplacer leurs vaches et génisses sur nos alpages situés sur le flanc nord des Pléiades.
Quelques magnifiques chalets abritent ce bétail. La commune en possède deux, Fontannaz-David et Les Mossettes. Les autres sont propriété de sociétés d'alpages. Les surfaces à pâturer sont de 35 hectares et reçoivent 100 têtes de bétail.
Le magnifique chalet des Mossettes a connu une histoire passablement mouvementée au fil des ans. Le pâturage a été acquis par la commune en 1690, d'un bailli bernois. En 1827, on y construisit un petit chalet à l'usage du berger. Agrandi en 1836 pour y créer une partie cuisine, et encore en 1854 pour un hangar à chevaux, sa couverture fut refaite à neuf, en tavillons, en 1875. En 1924, le toit de l'écurie s'effondra sous le poids de la neige. En 1957, l'écurie n'étant plus utilisée, le chalet est transformé en un logement est loué. En 1986, on refait la toiture à neuf, mais en 2007, il fallut déjà le réparer suite à la grêle de 2005.
Vint alors la nuit du 24 septembre 2007. Un incendie détruisit totalement la construction, laissant de vieux murs de pierre et un tas de cendres. Comment ? Qui ? Mystère complet ! C'était une nuit calme et la foudre est hors de cause. Un chalet inoccupé, pas d'électricité, donc ni court-circuit, ni malveillance. L'acte d'un pyromane ? Pas d'indice ! Le crime parfait ? Pour l'instant, oui... 2011 sera l'année de résurrection pour les Mossettes. "Là-haut, sur la montagne, l'est un nouveau chalet".
Les forêts occupent une partie importante de notre territoire communal: 535 ha sur une surface totale de 1519 ha. Les 265 ha de forêt communale (le solde étant des forêts privées) se situent sur la rive gauche de la Veveyse. Elles ne sont pas exploitables sur l'entier de leur surface. Les abords immédiats de la Veveyse, en fortes pentes ou ravins inaccessibles, n'ont jamais subi d'interventions.
Le marché du bois n'est pas favorable dans notre région, vu les coûts d'exploitation et la qualité produite. Durant de nombreuses années, seuls les beaux arbres trouvèrent preneur, le solde allant au bois de feu ou pourrissant sur place. Depuis les années 90, l'industrie du bois a développé de nouvelles techniques de construction, avec des produits agglomérés et collés, utilisant le bois du pays.
Autre évolution, les installations de chauffage ou bois déchiqueté se multiplient. Ce moyen de chauffage rentabilise au mieux le second choix et les déchets. On commence alors à mieux entretenir et à exploiter davantage. Notre équipe communale de forestiers passe de trois à quatre personnes (accompagnée d'apprentis), travaillant avec des moyens mécaniques toujours plus importants. L'exploitation, limitée et contrôlée par l'Etat, passe 800 à 2000 mètres cube par année.
La commune suit la tendance. L'ancien local des bûcherons, bûcher en bois vétuste est remplacé par un nouveau bâtiment forestier à la Praz, conforme aux normes et aux besoins de notre équipe communale. Il y abrite un atelier d'entretien du matériel, un garage, un vestiaire, un réfectoire et des sanitaires. On y prépare le bois de feu vendu sur le marché. L'inauguration a eu lieu le 2 octobre 1999.
Par deux fois, les 26 et 27 décembre 1999, l'ouragan Lothar s'engouffre sur l'Europe, frappant sur son passage la France et la Suisse. Le flanc ouest des Pléiades et les forêts fribourgeoises furent une proie facile pour ces tempêtes à plus de 150 km/h. Ces deux chocs furent d'une violence inouïe. Des secteurs entiers furent touchés, du Bois-Devin jusqu'à Fontannaz-David. Il fallut cinq ans à nos forestiers pour nettoyer ces forêts et les replanter. Plusieurs trouées bien circonscrites font penser à des tirs de missiles. En 2009, la commune achète les forêts, propriété de la famille Grand d'Hauteville. Entre le Bois-Devin, les Toules et le Bois Baron, c'est une acquisition de 335'709 mètres carré.
En 2006, on construit une centrale de chauffage mixte bois-mazout au chemin de Pangires. Elle fonctionne avec des plaquettes résultant du déchiquetage des bois de nos forêts. Sa capacité permet de chauffer l'ensemble du complexe scolaire du Clos-Béguin, le bâtiment de la voirie et l'école du Haut Lac.