"Nous restons convaincus du bienfondé de l'intercommunalité" - COMM'une info n° 77

Publié le 4 avril 2024
Le 8 mars dernier, la Municipalité a annoncé sa volonté de se retirer de l’Association Sécurité Riviera (ASR). Elle soumettra un préavis pour décision au Conseil communal le 30 avril prochain. Cette proposition fait suite à l’augmentation des montants versés par la Commune à l’ASR, après la fusion. On fait le point avec le Syndic Alain Bovay.

Alain Bovay, pourquoi cette décision ?

Cette décision est la conséquence d’un désaccord financier. En fusionnant en 2022, nos deux anciennes communes ont vu leurs contributions à l’Association Sécurité Riviera augmenter très nettement. Si, jusqu’alors, Blonay et St-Légier - La Chiésaz versaient un total de 2,5 millions de francs annuel à l’ASR, en 2023, cette somme a atteint près de 3,2 millions. Une hausse qui s’explique par un changement de coefficients définis dans les statuts de l’association, la nouvelle commune dépassant, après la fusion, 12'000 habitants. À l’heure actuelle, nous payons ainsi près de 700'000 francs de plus par année à l’association, sans aucune prestation supplémentaire, ce que nous ne trouvons pas acceptable. Les prestations de l’ASR, en particulier celles sur le terrain, sont assurées par un seul répondant de proximité, depuis plusieurs mois à temps partiel.

Des discussions qui ne datent pas d’hier ?

Non. En 2018 déjà, nos deux anciennes communes s’étaient inquiétées auprès de l’ASR de cette augmentation, due au seul fait que nous fusionnions. À l’époque, en 2019, nous avions annoncé le dépôt d’un préavis commun (Blonay et St-Légier - La Chiésaz) pour demander notre retrait de l’association si aucun changement n’était appliqué. Le Comité de direction de l’ASR avait alors reconnu le caractère obsolète des critères, qui ne prenaient notamment pas en compte la question des fusions de communes. Il s’était engagé à revoir ses statuts et à élaborer une clé de répartition plus juste et équitable. Nous avions alors retiré notre proposition. Six ans plus tard, force est de constater que rien n’a bougé. Aujourd’hui, on nous considère à l’égal de Montreux et de Vevey. Raison pour laquelle nous avons soumis au législatif cette proposition de retrait.

Pourquoi vouloir sortir de l’association maintenant ?

Ce sont les statuts de l’ASR qui nous obligent à prendre cette décision aujourd’hui. Selon le règlement de l’association, le retrait d’un membre doit en effet être annoncé deux ans avant la fin de la législature, soit d’ici au 30 juin prochain maximum, pour le 30 juin 2026. Nous n’avions ainsi pas d’autres choix que de soumettre cette proposition aujourd’hui.

La Commune pourrait-elle se passer des services de l’ASR ? 

Nous avons réalisé une étude qui nous montre qu’il n’y aurait pas de conséquence financière négative pour la Commune si nous ne faisions plus partie de l’ASR. En regard des économies réalisées, l’amélioration des prestations pourrait se faire par l’engagement d’agents de sécurité.

Est-ce la solution recherchée ?

Non, car la Municipalité est convaincue du bien-fondé de l’intercommunalité. Reste que l’ensemble des points cités plus haut ne nous offrent pas d’alternatives plus raisonnables aujourd’hui que cette proposition de retrait. Une proposition de révision des statuts de l’ASR assortie d’une nouvelle répartition des contributions des communes sera discutée entre  
les exécutifs du district le 27 mars prochain. Si une solution devait se dessiner d’ici au 30 avril prochain, la Municipalité pourrait tout à fait retirer son préavis. Il nous faudrait toutefois un engagement ferme de la part de l’ASR. Dans le cas de la validation du préavis le 30 avril et d’un accord trouvé avec l’association d’ici au 30 juin 2026, le Conseil intercommunal de l’ASR devrait alors voter pour la réintégration de Blonay — Saint-Légier au sein de l’association.

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