De nouveaux vitraux pour l'église de La Chiésaz ! - COMM'une info n° 88
« C’est juste extraordinaire, un moment magique » ! La joie était de mise le 1er septembre passé alors que le dernier des vitraux de l’église de La Chiésaz était posé. En mai 2022, Marguerite Colombo a en effet communiqué à la Commune et à la Paroisse de Blonay – Saint-Légier son souhait de faire don de cinq nouveaux vitraux pour remplacer ceux existants sur les parois latérales du bâtiment. Son envie : améliorer la luminosité à l’intérieur de l’édifice pour lequel elle a un attachement particulier. « Les fins de semaine, nous avions l’habitude de monter à pied à La Chiésaz pour rendre visite à ma grand-maman qui vivait au Prieuré, devant l’église, explique-t-elle. Grâce à tous ses coins et recoins, les endroits sombres où nous cacher, nous transformions le temple en aire de jeux fantastique. » Au vu du caractère historique du bâtiment, la Direction générale des immeubles et du patrimoine du canton, division monuments et sites, a été associée au projet.
Des oeuvres faites à la main
Les cinq vitraux en question ont été imaginés et réalisés entièrement à la main par l’artiste et musicien Pierre Pantillon, en collaboration avec l’École de Vitrail de Monthey. « Tous ont été pensés individuellement, en fonction de leur positionnement dans le temple, se réjouit l’habitante de St-Légier - La Chiésaz. Le résultat est juste magnifique, très lumineux. On dirait qu’ils ont toujours été là. » Et d’ajouter : « C’est le travail de toute une équipe : serrurier, charpentier, verriers… Nous nous sommes tous encouragés pour mener à bien ce projet. »
Protection et isolation
Dans la continuité des travaux entrepris il y a une dizaine d’années pour isoler le toit et le plafond de l’édifice, la Municipalité a profité de l’occasion pour installer des verres de protection devant les éléments décoratifs et ainsi éviter le passage des courants d’air par temps de bise, améliorer l’enveloppe thermique et diminuer la consommation d’énergie du bâtiment. Un défi supplémentaire pour la donatrice et son équipe. Actuellement, il n’existe en effet pas de système standard de verres isolants. Les artisans locaux Christophe Lilli (charpente) et Pascal Käsermann (constructions métalliques) ont donc imaginé une solution et construit un prototype qui a fait l’unanimité et a été retenu. « Nous pouvons être reconnaissants à Mme Colombo et la remercions pour toutes ses démarches et de son investissement, commente Gérald Gygli, municipal en charge des domaines et bâtiments. Nous sommes fiers d’être propriétaire d’une église aussi bien entretenue. » Suite à plusieurs rencontres avec des experts de l’École de Vitrail de Monthey sur place, les six vitraux présents au fond du temple et datant du 20ème siècle, ont également été consolidés et rénovés l’été dernier. Des travaux urgents pris en charge par la Commune et étudiés en collaboration avec le canton.
Journée de fête
Pour célébrer comme il se doit la pose des nouveaux vitraux, une journée d’inauguration aura lieu le dimanche 2 novembre prochain. Tout un chacun est invité à prendre part à cet événement, lequel débutera dès 10h par un culte, suivi d’une partie officielle. « Nous allons faire une cérémonie centrée sur la nouvelle symbolique qu’offrent ces vitraux, détaille la pasteure Nicole Rochat. Leur côté incolore offre une ouverture sur le monde et l’extérieur théologiquement très intéressante. C’est très beau. » Le tout sera suivi d’un apéritif dînatoire, d’un atelier d’initiation au vitrail et d’un concert à 14h30 (voir programme détaillé ci-contre). L’occasion sera belle, enfin, de fêter les 500 ans du clocher de l’église, dont la manifestation avait été reportée en 2023 pour coïncider avec la pose des nouveaux vitraux, et de découvrir un certain nombre de transformations au niveau de l’édifice, à l’image de la réfection du cadran solaire ou de la création d’un accès, adapté aux personnes à mobilité réduite.
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			 Programme du 2 novembre : 10h00 : Culte 11h00 : Partie officielle 11h30 : Apéritif dînatoire 12h30 : Atelier initiation vitrail 14h30 : Concert  | 
		
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			 Interview express de Pierre Pantillon, concepteur des nouveaux vitraux Pierre Pantillon, quelles ont été les contraintes ? L’objectif de départ était d’amener de la luminosité à l’intérieur du temple et de redonner son éclat au plafond étoilé. Une des contraintes était de trouver des motifs qui puissent s’accorder avec les autres vitraux du temple, lesquels ont été réalisés par le peintre Riba à différentes époques de sa vie, sans recherche d’homogénéité. Comment vous est venue l’idée de ces vitraux ? J’avais commencé à réfléchir en reprenant les motifs géométriques en losanges et bordures, que l’on retrouve dans le fond de l’église. Après plusieurs mois de recherche, j’ai choisi de privilégier la simplicité d’un jeu de verticales et d’horizontales. Pour permettre un dialogue et renforcer l’harmonie des différents éléments décoratifs de l’édifice, j’ai repris les tons de base présents dans les vitraux et le plafond : une déclinaison de tons de bleus et de rouges uniquement, en laissant une large place à du verre incolore qui offre une belle luminosité. Chaque nouveau vitrail est une déclinaison différente d’une même symbolique… Une symbolique religieuse avant tout. Pour moi, l’incolore symbolise ainsi le Saint-Esprit, que l’on ne peut pas apercevoir et qui, à l’image de la lumière blanche, révèle toutes les formes et tout le spectre des couleurs dans sa rencontre avec la matière. Le rouge, c’est la couleur du Dieu-Christ, de l’amour et de la passion. Différents tons de bleus symbolisent Dieu le Père, Dieu-Mère-Marie et Dieu-Homme-Jésus. Enfin, les tons bruns et gris - élément « Terre-Matière » essentiel de notre existence – sont un lien. Ils relient les couleurs entre elles et les font « chanter ». Au travers de ces cinq vitraux, j’ai également souhaité marquer une progression, avec comme point de départ le « Big Bang » sur la façade sud, représenté par un condensé de rouge « Christ » qui va « ensemencer l’Univers ». Tous présentent un point commun également… Ces vitraux sont de très grandes fenêtres de 1m60 sur 1m20. Techniquement, il était impossible de les réaliser en un seul bloc. Il nous fallait obligatoirement envisager 3 à 4 panneaux insérés dans une armature en acier. L’idée m’est venue de faire une variation autour de la croix, ossature principale au coeur d’une ramification d’embranchements de diverses grandeurs, en apportant plus ou moins de mouvement et en jouant avec les différentes hauteurs et verticalités.  | 
		
COMM'une info n° 88 - octobre 2025
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