Armelle Bilard-Campion va participer à l'Ironman d'Hawaï - COMM'une info n° 87

Publié le 10 septembre 2025
La triathlète de St-Légier – La Chiésaz, récente championne d’Europe de la discipline dans la catégorie des 55-59 ans, va prendre part aux championnats du monde à Hawaï le 11 octobre prochain. Entre deux séances de natation et de vélo, elle nous parle de sa passion pour ce sport qui exige une condition physique à toute épreuve !

Armelle Bilard-Campion, par quel biais êtes-vous arrivée au triathlon et à l’Ironman ?

À la base, je suis maître de sport. J’entraîne et j’enseigne en école de natation et je remplace ponctuellement des maîtres d’école pour les cours de natation. Je suis venue au triathlon un peu par hasard. J’habitais Zürich jusqu’en 2011, année durant laquelle nous avons déménagé à St-Légier - La Chiésaz. Mes cousins, qui habitaient la Riviera, m’ont alors invitée à découvrir ce sport. C’est comme ça que j’ai commencé au Club du Triviera (ndlr. club de triathlon de Vevey).

Comment se sont passés les débuts ?

Ma discipline de prédilection était la natation. Je ne maîtrisais donc qu’un sport sur trois. J’ai dû travailler. En 2014, mes bons résultats m’ont permis de me qualifier pour le Championnat du monde de semi-Ironman en Autriche. Malheureusement, j’ai contracté une hernie discale. Cela m’a mis « out » jusqu’en 2015, mais j’avais la ferme intention de revenir. J’ai bossé dur pendant 5 ans. En 2019, à mon retour, j’ai gagné deux courses, en France et en Grèce. J’ai obtenu une qualification pour les championnats du monde de semi-Ironman à Nice où j’ai terminé dans le premier tiers. J’étais plutôt satisfaite de ma course, mais j’avais mal géré ma nutrition. J’ai beaucoup appris. Puis j’ai effectué mon premier Ironman l’an dernier à Francfort.

Comment se prépare-t-on pour un Ironman ?

Il faut déjà courir plusieurs semi-Ironmen avant d’arriver à de telles distances (ndlr. 3,8 km de natation, 180 km de vélo et 42,195 km de course à pied). Au niveau de la préparation, je m’entraîne avec mon club et parfois seule. J’utilise quand même une application qui structure mes entraînements. Pour ce qui concerne la course à pied, je suis sensible à mes sensations. Lorsque je pense que c’est trop dur, je ne le fais pas. Je ne veux pas me blesser à nouveau comme en 2014. En général, je réalise entre 15 et 20 heures d’entraînement par semaine. Le corps doit s’habituer à travailler avec de gros volumes. À cela s’ajoutent des séances de physiothérapie, d’ostéopathie, et des massages une fois par mois au minimum. Je fais également très attention à ma nourriture. Je mets tout en place pour me sentir bien durant l’épreuve. Tout prévoir n’empêche pas toujours les mauvaises surprises… C’est vrai. 10 semaines avant l’Ironman de Francfort, je suis tombée en scooter. Bilan : une déchirure du mollet. J’étais effondrée. J’ai arrêté pendant 6 semaines la course à pied et ne pratiquais que le vélo et la natation en endurance. Je faisais du vélo dans ma cave et je marchais sur mon tapis. Je me suis dit : tu seras forte parce que voir la cave en permanence, ce n’est pas drôle. Le jour de la course, j’ai trouvé que ça passait d’ailleurs très vite (rires). J’ai aussi suivi un régime alimentaire anti-inflammatoire (sans lait, fromage, tomate, viande rouge), fait beaucoup de cryothérapie et de physiothérapie. Le jour de la course à Francfort, j’étais au top. Je ne me suis jamais mise dans le rouge. J’ai pu suivre mon plan de course sans accroc. Au final, j'ai décroché le titre de championne d’Europe de ma catégorie en 11h17, ce qui n’est pas si mal… Vos objectifs à Hawaï (championnats du monde 2025) le 11 octobre ? Mon but est de terminer. L’humidité, la chaleur et le vent, tout cela réunit, il paraît que ça vous terrasse. Mon état d’esprit, est de faire une belle balade et de bien finir la course. Je ne me fixe pas d’objectifs en termes de place. Et puis, n’oublions pas qu’il reste encore 3 mois (interview réalisée au début du mois de juillet), il peut encore se passer beaucoup de choses lors de ma préparation.

Vos aptitudes physiques à 55 ans sont impressionnantes, vous comptez courir, nager et pédaler jusqu’à quel âge ?

Le 1er juin dernier, j’ai gagné le semi-Ironman de Tours. Je vais donc aussi aller aux championnats du monde de semi-Ironman à Marbella le 8 novembre. Après ces deux échéances, je pense arrêter la distance du Ironman. Il y aura peut-être un moment où il faudra que je me calme (rires).

COMM'une info n° 87 - septembre 2025

Armelle Bilard-Campion va participer à l'Ironman d'Hawaï - COMM'une info n° 87