"Avoir du plaisir et s'éclater avant tout" - COMM'une info n° 83

Publié le 4 février 2025
Les amateurs de sports freestyle ont rendez-vous le mercredi 26 février au pump track mobile, installé à Praz-Dagoud, pour un événement peu commun. Plusieurs fois champion de trottinette freestyle, le Blonaysan Benjamin Friant sera présent pour une rencontre avec les jeunes et une démonstration de 14h30 à 17h30. Interview.

Benjamin Friant, comment a débuté la trottinette pour vous ?

Je me souviens avoir acheté ma première trottinette à l’âge de 10 ans. Je faisais des petites figures à Bahyse devant l’école. J’étais celui qui persistait le plus. Un jour, je me suis rendu seul à ma 1ère compétition freestyle à Montreux. Quand j’ai vu ce qu’on pouvait faire avec une trottinette, j’ai su que je voulais faire ça toute ma vie.

Qu’est-ce qui vous attire autant dans ce sport ?

Je crois que c’est avant tout le dépassement de soi. Chaque jour, j’avais ma liste de figures que je souhaitais réaliser. Le soir, quand je rentrais à la maison et que j’avais atteint mes objectifs, je me sentais le plus heureux du monde. C’est un sport très visuel aussi. On peut se filmer, partager avec d’autres. C’est un challenge personnel.

Aujourd’hui, on peut accéder à des vidéos de riders du monde entier, un plus selon vous ?

Bien sûr, dans le sens où cela permet de bénéficier de plein de conseils beaucoup plus facilement et sans la barrière de la langue. Ça aide aussi à se motiver si on est seul à faire de la trottinette dans son entourage. Quand j’ai commencé, ça n’existait pas. On se filmait et on regardait nos vidéos pour voir comment s’améliorer. On était une équipe de copains et on n’hésitait pas à prendre le train pour aller rider dans d’autres skateparks en Suisse romande ou en Suisse allemande. On y rencontrait d’autres athlètes, on voyait de nouvelles façons de faire des figures, on échangeait. C’est une très bonne école encore aujourd’hui.

La trottinette freestyle, un sport dangereux ?

Il y a des risques de se blesser oui, mais comme dans tous les autres sports à roulettes, d’où l’importance de bien se protéger. Je pense que le plus dur a été pour ma maman. Jamais elle n’aurait voulu que je fasse cette activité. Il faut accepter de voir son enfant se faire mal, ce qui n’est pas facile du tout. En même temps, c’est ce qui fait que l’on continue d’évoluer. J’ai appris à tomber et à me remotiver pour devenir encore meilleur.

Un conseil que vous donneriez aux jeunes qui envient votre parcours ?

Je leur dirais de faire de la trottinette - n’importe quel autre sport ou loisir - pour le fun avant tout, et non pas dans le but de faire carrière, avoir du succès ou gagner de l’argent. Ces motivations-là ne sont jamais les bonnes, et cela dans n’importe quel sport. À terme, on risque de ne plus se retrouver dans ce que l’on fait et d’être très vite déçu. Avoir du plaisir et s’éclater dans ce que l’on fait, c’est le meilleur moyen pour devenir bon dans quelque chose. Je crois que c’est vraiment ça le plus important.

Benjamin Friant : bio express

Né à Paris, Benjamin Friant, 34 ans, a grandi à Blonay où il a passé toute son enfance et adolescence. Il vit maintenant à Bâle. Il devient professionnel à l’âge de 16 ans, voyage à travers le monde et remporte plusieurs championnats, dont deux titres de champion d’Europe et un titre de champion suisse. Si le trentenaire a réussi à vivre de son rêve, c’est aujourd’hui par le biais de vidéos postées sur les réseaux sociaux qu’il partage sa passion pour les sports de glisse : trottinette freestyle, snowscoot, et tout récemment la trottinette sur l’eau (foilscoot), dont il est le développeur. En gros, tout ce qui lui permet d’évoluer avec une trottinette et sur toutes les surfaces possibles. Aujourd’hui vidéaste indépendant, il réalise des créations dans divers domaines, en parallèle à sa passion.

benjaminfriant.net

COMM'une info n° 83 - février 2025

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