Un spectacle de légende pour célébrer 100 ans d'expérience ! - COMM'une info n° 83

Publié le 4 février 2025
Le Collège de Cojonnex à Blonay souffle cette année ses 100 bougies. Un siècle d’existence que l’établissement scolaire fêtera dès le 13 mars prochain au travers d’un spectacle musical, ouvert au public, portant sur la légende du Scex-que-Plliau.

Sur les hauts de Montreux, au coeur de la forêt qui surplombe le hameau de Chaulin, se trouve le Scex-que-Plliau, en patois, le rocher qui pleure. Ce monolithe insolite a donné lieu à une légende : l’histoire d’amour interdite entre Joliette, une paysanne, et Albert, le fils du Baron de Chaulin (voir encadré). C’est justement cette légende qui a été choisie par les enseignant·e·s du Collège de Cojonnex pour servir de cadre au spectacle réalisé à l’occasion des 100 ans du collège. « C’est une promenade à quelques kilomètres de Blonay que nous avons coutume de faire avec nos élèves, commente Cyril Ansermet, l’enseignant en charge du projet, au bénéfice d’une formation de comédien. On trouvait que l’opportunité était belle d’écrire autour de ce thème. »

Quatre représentations

Concrètement, quatre représentations seront proposées au public les 13, 14, 20 et 21 mars à la Grande Salle de Cojonnex. Les neuf classes de l’établissement scolaire (3H à 6H) sont impliquées, encadrées par une petite quinzaine de professeurs. Le spectacle comprendra du chant, de la danse, des tableaux vivants, dont une scène représentant le marché ou une autre la cour du château avec des chevaliers en train de se battre. Les élèves participeront également à la confection des décors et à la réalisation d’une partie des costumes. Dans les événements, une des chansons sera spécialement écrite par Marie Henchoz, alias Sautecroche, habitante de Blonay depuis plusieurs années déjà.

Répétitions

Depuis le mois de janvier dernier, les répétitions vont bon train, notamment pour les 22 enfants de 6H qui ont été choisis pour interpréter les rôles principaux et secondaires du spectacle. Parmi les personnages : Joliette, la jeune paysanne ; sa maman ; Albert, le fils du baron et le baron ; des élèves et des habitants. « On a mis sur pied des castings. Comme ils étaient nombreux à se présenter, j’ai choisi de doubler les rôles », explique l’enseignant, en charge de l’écriture et de la mise en scène. Principales difficultés pour les comédiens en herbe : savoir leur texte par coeur, coordonner leurs répliques et faire attention à leur placement sur scène.

« J’avais envie de faire ce spectacle, même si ce n’est pas facile pour moi d’être sur scène. » Ava, 10 ans, 6P5.

L’envie de monter sur scène

La motivation était au rendez-vous pour les 12 élèves que nous avons suivis en répétition en décembre déjà. « J’adore être sur scène. Je me disais que ce serait une bonne opportunité de faire ce que j’aime », nous confie Camille, 10 ans, laquelle interprète le rôle de Joliette. « À la base, je suis timide. J’avais envie de voir ce que cela faisait de faire du théâtre, même si ce n’est pas facile pour moi », renchérit Ava, sa partenaire, qui joue la maman de Joliette. C’est notamment dans le rôle d’un boulanger et d’un élève que Jules aura l’occasion de monter sur scène. « J’adore me déguiser et parler dans un micro. Mes parents m’ont toujours dit que je devais faire du théâtre. Quand arrive la représentation, j’ai surtout le trac au début, mais après ça va. »

Développer d’autres compétences

« C’est vrai que cela change de ce qu’on leur enseigne traditionnellement à l’école, mais c’est justement ça qui est intéressant, conclut Cyril Ansermet. Ils apprennent à s’exprimer en public, à mémoriser un texte. Sur scène, on est tous dépendants les uns des autres, l’esprit collectif est très fort, on est obligé de se responsabiliser. Il y a aussi tout le contexte historique inhérent au récit : la vie au Moyen Âge, la place de la femme à l’époque, l’existence de classes sociales. C’est très instructif. »

« J’adore me déguiser, parler dans un micro. Mes parents m’ont toujours dit que je devais faire du théâtre. » Jules, 10 ans, 6P3.

 

« La légende du rocher qui pleure »

Spectacle musical des élèves ouvert à la population

Dates : Jeudi 13, vendredi 14, jeudi 20 et vendredi 21 mars

Lieu et horaires : Grande Salle de Cojonnex, 19h30

Prix : 12 francs.

Réservations en ligne : eventfrog.ch/spectaclecojonnex

Renseignements : Secrétariat des écoles : 021 557 46 10.

Retour sur les origines du collège

La décision de construire le Collège de Cojonnex, aujourd’hui centenaire, n'a pas été prise du jour au lendemain. Il aura fallu attendre près d’un demi-siècle pour que le projet se concrétise. Les précisions de notre archiviste communal David Bertolini :

C’est en 1872, plus de 50 ans avant le début de sa construction, que l’histoire du Collège de Cojonnex commence.

En effet, c’est à cette période que la Commune demande au Canton de pouvoir faire une coupe à la forêt des Pautex pour la construction d’un nouveau collège. Malgré le refus de l’État, le crédit est voté par le Conseil communal pour l’achat du bâtiment de la pension Mojonnier, à Cojonnex. C’est ainsi, dans ce bâtiment transformé, qu’un nouveau collège sera inauguré en 1873.

Aménagé en 1885, l’édifice a besoin de réparations et d’un agrandissement afin de permettre la création d’une classe enfantine qui viendrait s’ajouter aux quatre classes d’école déjà existantes. Mais, comme 13 ans plus tôt, l’État refuse la demande de coupe aux Pautex. Par conséquent, le projet restera sans résultat.

La construction d’un nouveau collège est votée par le Conseil en 1911. La Municipalité cherche des fonds et l’inspecteur forestier refuse une nouvelle fois de sacrifier une forêt. Malgré ce énième désaveu, il devient urgent de trouver une solution devant les besoins croissants en locaux et l’augmentation de la population. Une des propositions avancées par l’exécutif est de transformer l’ancien four de Tercier en salle d’école provisoire.

Le projet soumis au Département ne sera finalement pas validé en raison des modifications qui auraient été nécessaires pour le mettre aux normes. Celles-ci sont jugées trop onéreuses. En 1918, faute d’autres options, la Commission scolaire propose de libérer les élèves à l’âge de quinze ans, de manière à alléger les classes. Dans la foulée, sur demande du Département, des démarches sont entreprises pour la création d’une classe semi-enfantine dans l’ancien Café des Alpes. Dès 1920, la place d’Armes de Bahyse est mise à disposition des garçons et des filles comme « classe » de gym en plein air. Puis, l’école de Villard sur Chamby est fermée en 1934, et les enfants des hauts de Blonay devront aller à Cojonnex…

Le 5 mai 1923, le devis pour le nouveau collège s’élève à 480'352 francs. Blonay proteste auprès du Canton car elle n’a pas bénéficié des mêmes subsides que certaines autres communes. Malgré cela, le projet ira de l’avant. L’inauguration du collège a lieu le 19 décembre 1925. Avec son clocher, il fait désormais partie intégrante de la silhouette du village de Blonay.

Le bâtiment subira en 1977 une restructuration complète avec réfection de la toiture et des façades, ce qui le rend encore parfaitement adapté aux exigences actuelles. Avec le boom économique et démographique des années soixante et le Groupement scolaire de Blonay — Saint-Légier, la population d’élèves commence à s’y trouver à l’étroit. C’est ainsi qu’il fallut penser à un autre établissement et que sera créé le Collège de Bahyse, à la fin des années 70 et au début des années 80.

100 ans dans le rétroviseur

Dans le cadre de l’anniversaire du Collège de Cojonnex, une petite exposition rétrospective se tiendra à la Maison Picson à Blonay du 10 au 23 mars.

L’occasion de retracer en texte et en image les grandes étapes de vie de ce bâtiment. À découvrir, parmi ce patrimoine, une série de photos de classe d’époque. Nous avons sélectionné quelques-unes d’entre elles. Peut-être y reconnaîtrez-vous un parent ou un proche ? Retrouvez toutes les infos et photos sur le site de la commune.

Envie de partager vos souvenirs ? 

Les organisateurs sont à la recherche d’anciennes photos de classe pour agrémenter leur exposition. Les personnes qui seraient intéressées à prêter quelques documents, le temps de l’événement, peuvent s’adresser à l’Administration communale (021 564 02 00) d’ici à la fin février au plus tard. Un grand merci par avance !

Plus en images.

COMM'une info n° 83 - février 2025

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