Histoire de Saint-Légier - La Chiésaz

Au XXie siècle, nous passons beaucoup de temps dans nos déplacements. Autrefois, la norme était de rester au village. Ce livre veut rappeler les transformations que le village a subi principalement au XXe siècle. il y a dix mille ans, St-Légier - La Chiésaz était recouvert d'une couche de glace d'environ mille mètres; puis un climat plus tempéré donna le relief que l'on connaît aujourd'hui. Pour la région, nous avons coutume de faire commencer les périodes historiques avec la venue des Romains. Pourtant, avant le milieu du XIIe siècle, il y a peu de documents écrits qui expliquent l'origine du village. Les fouilles au château d'Hauteville (Alta villa) attestent la présence d'activités humaines sur le domaine depuis le début de notre ère. La présence d'une source a permis la vie des hommes et des bêtes. La proximité du lac, voie de transport. facilitait les échanges et surtout les relations avec le pouvoir de Rome. La paix romaine avait favorisé un habitat dispersé. Dès l'an 200 environ, il a bien fallu se regrouper. le partage des terres va s'effectuer entre les colons romains et les nouveaux arrivants germaniques.
Sur le lieu-dit "Sur la Chapelle", au droit du chemin du Champ-aux-Lièvres, les fondations d'une ancienne église mérovingienne dédiée à Saint-Léger, évêque d'Autun et martyr, ont été mises à jouer en 2007. Cette chapelle fut utilisée jusqu'au début du XIIIe siècle. Pour la Chiésaz, nous trouvons en 1250, dans les archives, la dénomination "Homines de Cesia" (hommes de la Chiésaz). Ce terme "Chesia" est identique au nom latin qui signifie maison. L'église de la Chiésaz, attestée depuis 1228, continue à se remarquer de loin et à signaler les heures par ses cloches.
Aujourd'hui, ce lieu permet de nombreuses cérémonies religieuses, mais également des concerts variés grâce à sa belle acoustique. Les chemins vicinaux reliaient St-Légier - La Chiésaz à Vevey et Blonay. Les relations avec Châtel-St-Denis furent plus difficiles à cause du passage de la Veveyse. le pont de Fégire a subi de nombreuses réparations avant sa récente reconstruction. Le village a su entretenir avec ses propriétaires successifs, soit la seigneurie de Bélonay, les comtes de Savoie, la famille de Joffrey, puis la famille Herwath, des contacts sans grande animosité.
Une bonne météorologie était un cadeau du ciel. une mauvaise récolte ne facilitait pas la vie du village et de ses propriétaires. Les produits de la Terre étaient la principale ressource. St-Légier - La Chiésaz fit partie du bailliage de Vevey sous le régime bernois, ensuite du district de Vevey dès 1798, et intégré au canton de Vaud dès 1803. En 1830, un incendie détruisit toutes les habitations contiguës situées entre le café de la Place et celui du Centre. Grâce à une rapide solidarité des communes voisines, et au-delà, la reconstruction put s'effectuer rapidement et redonner vie au village. Les constructions de l'époque s'érigeaient principalement avec du bois. les tuiles et la pierre ne se sont imposées que très progressivement. Suite à cet incendie, les autorités vont demander que des ruelles soient maintenues entre les maisons. A la fin du XIXe siècle, la moitié des habitants était occupée par l'agriculture.
A cette période, le faible réseau des routes rythme le paysage et donne une structure au parcellaire agricole. La proximité de Vevey et Montreux va créer une attraction évidente. Les secteurs secondaires et tertiaires se développent rapidement grâce à la révolution industrielle.
Ces deux villes veulent chacune avoir une relation ferroviaire avec la capitale fédérale, Berne. St-Légier- La Chiésaz va en profiter doublement. La ligne Vevey-Blonay-Chamby reliant la ligne Montreux-Zweisimmen est ouverte en 1902, puis la ligne Vevey-Châtel-St-Denis est mise en exploitation en 1904. Celle-ci a nécessité la construction du pont de Fenil. Ces deux lignes vont rapidement connaître le succès, principalement pour le transport des marchandises.
Au vu de l'augmentation de la population, bientôt 1000 habitants dès le début du XXe siècle, les autorités cherchent des solutions pour le ravitaillement en eau. A cette époque, sept fontaines étaient à disposition des habitants. En 1909, les premiers robinets étaient installés à l'intérieur des demeures. En 1906 décède Alfred Béguin, le peintre dont les dessins ornent encore les maisons villageoises, grâce à un souci de conservation et de restauration de la part des autorités et des propriétaires.
A l'époque, ces scènes malicieuses des mœurs des villageois étaient très prisées par les paysans, sauf par les personnes dont les défauts étaient révélés. Le village se développe, des associations vont se créer. Le chœur d'hommes est fondé en 1878. la société de musique en 1903. les jeunes Suisses, société de gymnastique, en 1909, viendront compléter les sociétés d'abbayes.
Une période triste va s'abattre sur l'Europe: la grande guerre de 1914-1918 va apporter son lot de privations et de souffrances aux habits de St-Légier - La Chiésaz. Le rationnement est mis en place et les hommes mobilisés ont une maigre solde. les familles doivent se débrouiller au mieux.
les assurances, normales de nos jours, ne sont pas encore des dépenses inscrites au budget des ménages. L'économie retrouve des couleurs, mais la crise de 1929 aura des conséquences désastreuses pour beaucoup de familles. Dans cette période, en 1930, est créée la société de développement de St-Légier - La Chiésaz. Elle a pour but d'animer, par des conférences et des films, les soirées pour les Tyalos (surnom des habitants du village). La seconde guerre mondiale, à partir de 1939, obligera une nouvelle mobilisation générale. le rationnement est à nouveau mis en place et l'obscurcissement total est décrété pour éviter les bombardements.
Seul avantage, une assurance perte de gain est là pour assurer un revenu minimum pour les familles de soldats mobilisés. Puis les changements pour le village vont s'accélérer. En 1950, le village compte presque 1400 habitants. Pour eux, un magasin "Coop" s'ouvre en 1960 à côté du giratoire actuel de La Chiésaz, remplaçant le magasin précédent de la société coopérative, "La Ménagère", situé alors en face de la grande salle.
Le village continue d'attirer de nouveaux habitants. Les années soixante seront le tournant pour les transports. L'exposition nationale à Lausanne, en 1964, inaugurera le premier tronçon d'autoroute en Genève et Lausanne et le premier giratoire de Suisse. à ce moment se décide le tracé des autres autoroutes. Pour Vevey et Montreux est prévue une seule sortie sous le Pavillon de Mottex. puis la décision est prise de ne plus relier Berne depuis Puidoux mais depuis St-Légier. Pour accéder à l'autoroute on entreprend la construction du pont de Gilamont. les autorités décident l'extension de la zone industrielle du Rio-Gredon et la création du chemin de l'Arbériat. La voiture prend le dessus. La ligne Blonay-Chamby est supprimée en 1966 et celle entre St-Légier et Châtel-St-Denis en 1969.
La Fondation Eben-Hézer, ouvre en 1969 son grand centre d'accueil d'enfants en difficulté sous le nom de la Cité des Enfants (actuellement la Cité du Genévrier). La municipalité et le conseil communal décident de la construction de la première étape du complexe scolaire de Clos-Béguin, inauguré en 1969, puis celle d'un bâtiment pour la voirie (actuelle caserne des pompiers) en 1973.
Des recherches pour l'eau potable sont effectuées et aboutiront par la mise en service du captage de la Roche Eboulée, aux Issalets. En 1978, les écoles de Blonay et St-Légier - La Chiésaz sont réunies sous une nouvelle direction commune. la population augmente, en 1980 le village compte 2836 habitants. Elle peut profiter de la piscine de l'aula de Clos-Béguin, les déchets ménagers ne sont plus brûlés à la Forestallaz. Le centre sportif de la Veyre est en construction. En 1981, le croisement des autoroutes A12 et A9 es opérationnel. Les terrains autour de la sortie deviennent un enjeu stratégique. La route des Deux-Villages est élargie après l'inauguration de la maison de commune en 1985. L'administration communale s'équipe des premiers ordinateurs. En 1993, à côté du collège de La Chiésaz, la construction du centre commercial et d'habitations surnommée "Placotim" est achevée. La commune compte plus de 3500 habitants.
Au début du XXIe siècle, les 4000 habitants voient de nombreux quartiers s'agrandir. De même, les collaborations avec les communes voisines s'intensifient. Les pompiers de St-Légier - La Chiésaz et Blonay mettent leurs forces en commun en créant le Centre de Défense contre l'Incendie et de Secours des Pléiades.