Le Centre de Musique Hindemith à Blonay fait peau neuve - COMM'une info n° 78

Publié le 7 mai 2024
Le Chalet Lacroix, ainsi que le Pavillon du Centre de Musique, ont bénéficié d’une rénovation complète. Des travaux qui coïncident avec le départ à la retraite du directeur Marcel Lachat, à qui a succédé Véronique Erard, entrée en fonction le 1er janvier. De nouvelles perspectives s’ouvrent. Le Chalet Lacroix, ainsi que le Pavillon du Centre de Musique, ont bénéficié d’une rénovation complète. Des travaux qui coïncident avec le départ à la retraite du directeur Marcel Lachat, à qui a succédé Véronique Erard, entrée en fonction le 1er janvier. De nouvelles perspectives s’ouvrent.

Logé au milieu d’une propriété de 17'000 mètres carrés à l’entrée de Blonay, le Chalet Lacroix est le cœur des activités de la Fondation Hindemith, là où la musique bat. Construite au tout début du 20ème siècle, la bâtisse est devenue propriété de la Fondation en 1976. Elle accueille depuis bientôt 50 ans des musiciens du monde entier en quête d’un lieu invitant à l’étude, à la créativité et au repos.

Arrivée au beau milieu de cet énorme chantier, Véronique Erard est la nouvelle directrice du Centre de Musique. « J’ai géré plusieurs hôtels de haut standing, explique-t-elle. Après une dernière expérience dans la branche, j’ai souhaité réorienter ma carrière et donner du sens à mon activité professionnelle. Le projet de la Fondation m’a plu et j’ai tout simplement postulé. » Au 1er janvier, elle a donc succédé à Marcel Lachat (voir encadré), lequel a dirigé la structure pendant près de 20 ans et initié l’ensemble des travaux. La directrice, qui a pu travailler avec son prédécesseur jusqu’au 31 mars dernier, est encore en train de prendre ses marques. Elle se réjouit de pouvoir bénéficier des deux édifices remis au goût du jour. « On m’avait dit, lors de mes entretiens d’engagement, qu’il y aurait quelques rénovations. Lorsque j’ai commencé, il n’y avait plus un meuble dans les bâtiments », sourit-elle.

Une réouverture fin avril

L’accueil des formations de musiciens a été mis en suspens jusqu’à la fin du mois d’avril. De quoi permettre aux ouvriers de terminer les travaux et au mobilier de retrouver sa place au sein des nombreuses salles rénovées. Tout ou presque a été refait : parquets, peintures, luminaires, cabines de douche, boiseries… Les vapeurs de solvant émanent encore des sols. Ne manque plus que la présence des musiciens pour compléter le tableau. « Ces travaux constituent une plus-value certaine pour l’accueil des groupes. Au sous-sol par exemple, les locaux de répétition étaient un peu tristes et sombres. Il était nécessaire de les rendre plus accueillants et plus gais », commente la responsable. Outre les salles dédiées à la pratique musicale, les chambres, les salles de bains, ainsi que les espaces communs ont bénéficié d’un coup de « lifting ».

Ouvrir les lieux au public

Les orchestres et divers groupes de musiciens se bousculent au portillon pour réserver d’année en année les différents espaces. « Notre calendrier pour 2024 est quasiment complet, confirme Véronique Erard. Nous avons souvent des habitués qui reviennent, soit pour un week-end, soit pour une semaine complète, des fidèles en provenance de Suisse et d’Europe essentiellement, mais aussi d’Amérique du Nord, d’Asie et même d’Océanie. » Malgré cela, les lieux, tout comme les activités de la Fondation qui gère le Centre de Musique, restent peu connus du grand public. Pour corriger cela et gagner en rayonnement, la direction entend organiser ponctuellement des concerts ouverts aux visiteurs. « Cela faisait partie des idées que j’ai suggérées lors de mon engagement », poursuit-elle. Dans ce sens, un premier concert gratuit de Musique de Chambre sera donné le dimanche 12 mai prochain à 16 heures, dans la salle de concert Bartok au Pavillon. Un concert offert par la Fondation de Musique Stadler-Trier et la Chamber Academy Central Bohemia qui interprétera des œuvres de Joseph Haydn, Antonin Dvorak, Sergei Prokofiev et Bohuslav Martinu.

Marcel Lachat : « Un oeil qui rit, un oeil qui pleure… »

Arrivé à l’âge de la retraite, Marcel Lachat a remis son tablier à Véronique Erard le 31 mars dernier, vingt ans presque jour pour jour après sa prise de fonction comme directeur du Centre de Musique Hindemith. Un passage de témoin qui ne s’est pas fait sans un petit pincement au coeur pour le jeune retraité.

Marcel Lachat, votre sentiment au moment de laisser définitivement les clés à votre successeuse ?

J’ai toujours ressenti quelque chose de spécial lorsque j’étais sur le site de la Fondation Hindemith. C’est un endroit très inspirant. Arriver dans une pièce et entendre de la musique me procurent aujourd’hui encore de fortes émotions. Les rencontres, l’effervescence et l’énergie des lieux vont me manquer. Mais mon rythme de vie durant ces 20 dernières années était astreignant. Il a fallu s’adapter au tempo des musiciens avec des présences le soir et tous les week-ends, ce qui correspond à un rythme d’hôtelier. C’est pourquoi je me réjouis aujourd’hui de profiter d’un peu plus de temps libre. Je vais pouvoir me consacrer à ma famille et à mes amis.

Quels sont les souvenirs marquants durant vos 20 ans à la direction du Centre de Musique ?

Mes souvenirs tournent essentiellement autour des buts premiers de la Fondation, le fait de proposer un lieu dédié à la musique, aux rencontres, à l’humain. En deux décennies, j’ai vu d’anciens élèves devenir professeurs, concertistes ou directeurs d’orchestre. Il s’agit d’enfants de 14-15 ans que j’ai vu revenir au fil des années. J’ai été témoin de leur éclosion en tant que musicien, c’est magnifique. Je pense que Paul Hindemith serait content de ce que nous avons réalisé jusque-là. Nous respectons ses vœux testamentaires.

Que souhaitez-vous à votre successeuse Véronique Erard ?

Je souhaite qu’elle puisse reprendre le flambeau à sa manière. Je suis contre le copier / coller. Tous les chemins mènent à Rome, elle y arrivera à sa façon. Nous avons eu de la chance de pouvoir travailler ensemble durant 3 mois. La transition s’est faite en douceur. Je trouve que c’est une manière idéale de passer le témoin. Véronique Erard va disposer de locaux entièrement rénovés. La pérennité de la Fondation est assurée pour les 10 prochaines années au moins. Le contexte est sain. Je lui souhaite plein succès pour la suite.

COMM'une info n° 78 - mai 2024

Le Centre de Musique Hindemith à Blonay fait peau neuve - COMM'une info n° 78
Marcel Lachat passe le témoin à Véronique Erard.