« Nous nous trouvons ici dans mon atelier qui a par ailleurs été à l’époque une ancienne forge et un atelier de charronnage. », nous décrit Philippe Ducraux lorsque l’on franchit la porte des locaux de son entreprise, sise dans la maison familiale. « C’est ici que tout a commencé, le 1er avril 1992 précisément. Et ce n’était pas une plaisanterie », sourit-il. Alors âgé de 33 ans, il décide en effet de se lancer comme indépendant. « Beaucoup de monde me le déconseillait à ce moment-là. Le début des années 90 a été marqué par une très grande crise financière et immobilière, et bon nombre d’entreprises et de privés avaient fait faillite, rattrapés par des emprunts qu’ils devaient rembourser aux banques. Mais quand on a envie, on a envie… » Durant cette même période naît son premier enfant. « Les premiers temps n’ont pas été faciles, mais après quatre mois de travaux de transformation des locaux, les commandes sont gentiment rentrées. Avec mon épouse, qui s’occupait notamment de l’administration et la comptabilité, cela nous a permis de démarrer concrètement mon activité. »

Un travail d’une grande variété

Au bénéfice d’une formation de menuisier et d’ébéniste, d’un diplôme de maîtrise fédérale, Philippe Ducraux se spécialise dans les travaux sur mesure : portes, agencements, terrasses, boiserie, parquets, meubles divers… « Il s’agissait toujours de demandes personnalisées, de pièces uniques. Jamais nous n’avons réalisé deux fois le même travail. C’est ce que j’ai beaucoup apprécié dans mon métier : sa grande richesse et sa variété », relève-t-il. L’entreprise, composée de 4 collaborateurs, compte des clients à Blonay et à St-Légier-La Chiésaz, dont la Commune, mais aussi dans tout le district, à Lausanne et en Suisse alémanique. « Nous avons même travaillé au Château de Chillon, le monument le plus visité de Suisse », s’enthousiasme Philippe Ducraux.

Autre motif de fierté pour l’entrepreneur et pas des moindres : les travaux réalisés au sein du Château d’Hauteville. « J’avais contacté l’architecte qui s’occupait du projet, Nicolas Delachaux, après avoir lu un article dans la presse sur le projet de rénovation en 2019. C’est comme ça que cela a démarré. » De 2020 à 2024, l’entreprise consacrera la moitié de son emploi du temps aux différents travaux de rénovation sur le site. « Le résultat est juste incroyable. La collaboration avec l’Université Pepperdine, propriétaire des lieux, a été très bonne. Pour moi qui suis originaire de St-Légier - La Chiésaz, travailler dans cette somptueuse propriété a été quelque chose de merveilleux. » 

Prendre le temps de vivre

Aujourd’hui, c’est donc le coeur léger que le patron s’en va à la retraite. « J’ai fêté mes 65 ans l’an dernier. Je ressens le besoin de prendre le temps de vivre, de profiter de ma famille et de mes petits-enfants. En tant qu’entrepreneur, j’ai toujours travaillé à 140%. Je me suis aussi beaucoup investi dans la vie locale : au foot, pour les sociétés de tir, au comité du PLR et au Conseil communal de St-Légier-La Chiésaz. Si je cumule les années passées au sein des différents comités, j’arrive à 80 ans. »

Philippe Ducraux en profitera donc pour se ressourcer,faire des balades, skier plus souvent, entretenir son jardin et peut-être qu’un jour, l’envie lui reviendra de bricoler à nouveau. Faute de repreneur, l’entreprisefermera ses portes à la fin de l’année. Le futur retraité le souligne : il n’y aura aucun licenciement, tout le personnel ayant retrouvé un emploi. Soucieux de transmettre son savoir-faire, au fil des années, il aura formé une dizaine d’apprentis. Une autre fierté au moment d’ouvrir une nouvelle page de sa vie.

philippeducraux.ch
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COMM'une info n° 89 - novembre 2025